January 05, 2018
Après une courte carrière militaire, Charles-Marie de la Condamine se met à étudier les les mathématiques, l’astronomie, la physique, l’histoire naturelle et la médecine… et devient à l’âge de 30 ans, membre de la prestigieuse Académie des sciences de Paris. Apres une première mission réussie au Moyen-Orient en 1731, pendant laquelle il rapporte de nombreuses observations dans les domaines des sciences naturelles, de l’archéologie et, aussi, sur les us et usages des populations locales, il est assigné à la première mission geodésique.
En 1735, une question divise profondémmment le monde scientifique. Si les savants de l’époque s’accordent a dire que la Terre n’est pas tout-à-fait ronde, deux écoles de pensées s’affrontent sur sa forme exacte. Newton soutient que la terre est plutôt aplatie, en forme d’ellipsoïde alors que Cassini prétend qu’elle serait plutôt allongée vers les pôles. Pour en avoir le coeur nette, il fallait donc mesurer avec précision l’arc du méridien car si le rayon équatorial est plus long que le rayon polaire alors Newton avait raison et inversement si les mesures prouvent le contraire. Deux expéditions sont donc organisées, l’une en Laponie et l’autre à l’équateur. La Condamine fait partie de l’expédition qui s’embarque vers l’Amérique du Sud avec 9 autres savants. Louis Godin, le chef de l’expédition, Joseph Jussieu, le botaniste, Pierre Bouguer, physicien et hydrographe, un naturaliste, un géographe, un horloger, des techniciens et un chirurgien.
L’expédition gagne le Panama décembre 1735, puis débarque à Manta, port de la province de Quito le 10 mars 1736. De Manta, La Condamine se sépare du groupe et entreprend un parcours épique a travers les Andes. Dans un état de détresse absolue il rejoint finalement Godin et Bouguer à Quito en 4 juin 1736.
Pour leurs mesures, le groupe choisit de se concentrer sur un arc méridien qui traverse une haute vallée perpendiculaire à l’équateur, et qui s’étend de Quito, au nord, à Cuenca, au sud. En utilisant une technique de triangulation ils commencent leur travail en Octobre 1736 dans la plaine de Yaruqui et retournent à Quito en Décembre.
L’expédition se passe mal. Les travaux se sont mal coordonnés et de vives tensions émergent. Les financements de l’expédition attendus de France n’arrivent pas et les réserves sont épuisées. La Condamine part pour Lima pour utiliser des lettres de change. Il y prolonge son voyage pour observer l’arbre à quinquina. Lorsqu’il retourne à Quito en juin 1737, Godin refuse de communiquer ses résultats à ses collègues. La Condamine fait alors équipe avec Bouguer et poursuivent leurs travaux à haute altitude jusqu’en août 1739. Les disputes continuent et finalement Bouguer et La Condamine terminent les mesures séparemment en 1743 .
Les autorités espagnoles n’apprécie pas les recherches de la mission. Des drames surviennent et trois membres de l’expédition ne reviendrons jamais en France. L’expédition polaire livre ses résultats beaucoup plus rapidement et démontre la véracité des hypothèses de Newton.
La Condamine lui choisit de rentrer en France par le fleuve Amazone et se lance dans une expédition périlleuse en Mai 1743. Il atteint l’Atlantique en Septembre de la même année, apres avoir fait de nombreuses observations scientifiques. Il s’intéresse notamment au quinquina et au caoutchouc. Il parvient finalement à rejoindre Cayenne en Guyane le 25 février 1744 ou il reste cinq mois. A nouveau, il fait de nombreuses d’observations sur la physique, l’histoire naturelle et l’ethnologie. Il retourne ensuite à Paris en février 1745 et présente le fruit de ses recherches.
Notre expédition se lance sur les pas de La Condamine et retrace son périple de Manta à Quito. Nous nous rendrons sur les principaux sites utilisés par la mission geodésique avant de tenter de rejoindre la Cote Atlantique en suivant le fleuve Amazone.